Le nouvel hôpital de Paris-Saclay du Groupe Hospitalier Nord-Essonne (GHNE), qui accueillera 416 lits et places dans un projet neuf de 45.000m2, s’implantera en 2024 sur le plateau de Saclay. Le projet architectural est, dans la continuité de l’approche hospitalière cultivée par l’agence SCAU, le produit d’une démarche de conception résolument contextuelle.

 

 

Le site, à la fois dans ses qualités naturelles et dans les qualités qui lui ont été données par le plan d’urbanisme et de paysage, a apporté les premiers éléments contextuels : insertion dans un territoire hybride (urbain, agricole, naturel), inscription dans un schéma général d’aménagement, respect de césures paysagères, prise de hauteur du bâti sur son côté sud pour marquer une grande façade urbaine - autant de déterminants qui ont contribué à façonner une organisation et une forme.

 

Prendre en charge le contexte territorial, c’est aussi anticiper le futur de ce territoire. Nous sommes ici dans une ville encore jeune, en croissance, et il ne fait nul doute que ses besoins, y compris en termes de soins, iront grandissants. C’est pourquoi une implantation compacte, ramassée vers le sud-ouest, a été retenue : si ce choix permet la création d’espaces vides généreux, pour maximiser la présence de « nature », il permet aussi d’anticiper des extensions futures du projet.

 

Le contexte à prendre en compte est ensuite celui des pratiques médicales : d’une part dans leur évolutivité qui semble toujours s’accélérer (et qui nous a mené au choix d’une structure tramée régulière couvrant l’ensemble du projet et garantissant la modularité à venir) ; d’autre part dans l’affirmation de tendances plus lourdes dans les modes de prise en charge des patients. Ainsi la place faite aux pratiques dites ambulatoires est-elle particulièrement importante, à la fois en termes de surfaces et en termes de visibilité : c’est en effet sur la partie la plus urbaine du projet, au sud, que le « bloc ambulatoire » est installé, au plus proche des zones d’accueil, du parvis, de l’espace public.

 

À partir de ce choix d’implantation, les autres éléments constitutifs du projet prennent place : plus au nord et au-delà d’une césure végétale qui traverse le projet, le « bloc médico-technique » occupe deux niveaux, organisés autour de quelques patios. Et côté sud, en quasi-totalité au-dessus de l’ambulatoire, est superposé le « bloc hébergement ». L’ensemble forme ainsi, en deux bâtiments interconnectés mais dissociés par une césure paysagère, une organisation « poly-bloc » de l’hôpital.

 

Le projet architectural résultant de ce processus produit une forme de spatialisation particulière du moment du soin, entre le lieu de l’hôpital et l’environnement qui l’entoure :

Plus l’acte de soin tend vers sa dimension affective et relationnelle (l’ambulatoire, la consultation, le repos), plus il est positionné vers la ville, vers les autres, vers le retour parmi la communauté des Hommes ; quant à l’acte de soin qui a lieu dans sa dimension médicale et technique, il a lieu plus à l’abri, vers le nord, vers les grands paysages agricoles et naturels. Une manière mesurée, progressive, de réintégrer les multiples dimensions du soin dans un projet de cité. 

 

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