SEMINAIRE #03

3e séance du séminaire MAINTENIR jeudi dernier, animée par Jérôme Denis et l'agence SCAU.

Merci à nos intervenants, Ludovic Patouret, ingénieur expert et Michel Klein, Dga de la MAF, d’avoir partagé leur expérience et leur réflexion autour des liens entre architecture et maintenance. Quelques pistes à explorer :

- 𝗔𝗰𝗰𝗲𝗽𝘁𝗲𝗿 𝗹’𝗶𝗺𝗽𝗲𝗿𝗳𝗲𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 : "𝘌𝘯 𝘦𝘹𝘱𝘦𝘳𝘵𝘪𝘴𝘦, 𝘰𝘯 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘷𝘪𝘦𝘯𝘵 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘶𝘯𝘦 𝘻𝘰𝘯𝘦 𝘨𝘳𝘪𝘴𝘦 𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘭𝘢 𝘱𝘦𝘳𝘧𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 (𝘤𝘦 𝘲𝘶'𝘰𝘯 𝘢𝘶𝘳𝘢𝘪𝘵 𝘥𝘶̂ 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦) 𝘦𝘵 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘭'𝘰𝘯 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘢𝘵𝘦 ». Le mécanisme de garantie décennale prolonge fictivement cet état de perfection théorique. Un système « pousse au crime » du point de vue de l’assureur où l’on passe par le sinistre pour révéler la nécessité de la maintenance.

- 𝗟𝗲 𝗱𝗲́𝗹𝗮𝗶 𝗱'𝗲́𝗽𝗿𝗲𝘂𝘃𝗲 : repenser la décennale comme la période où se construisent les connaissances sur l'ouvrage, la période d’identification de ses imperfections mais aussi de son altération.

- 𝗟𝗮 𝘃𝗶𝗲 𝗺𝗮𝘁𝗲́𝗿𝗶𝗲𝗹𝗹𝗲, 𝗺𝗼𝗱𝗲 𝗱'𝗲𝗺𝗽𝗹𝗼𝗶 : dans la réglementation comme en droit, l'immeuble est présupposé inerte comme si tout se jouait entre la conception et la réalisation. La vie de l'ouvrage compte peu dans l'instruction des litiges et l'ouvrage n'est jamais livré avec son mode d’emploi.

- 𝗟𝗲 𝗰𝗮𝗿𝗻𝗲𝘁 𝗱'𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲𝘁𝗶𝗲𝗻, 𝗷𝗼𝘂𝗿𝗻𝗮𝗹 𝗱𝗲 𝗯𝗼𝗿𝗱 𝗱𝗲 𝗹’𝗶𝗺𝗺𝗲𝘂𝗯𝗹𝗲 ? L'expert est celui qui reconstitue a posteriori la vie de l'immeuble. Les carnets d’entretien ou carnets de santé ne contribuent pas en pratique à produire production et partager de la connaissance de l'ouvrage sur le temps long. Une pratique à réinterroger pour donner corps à l’ouvrage et en prendre soin ?

- 𝗟'𝗼𝗯𝘀𝗼𝗹𝗲𝘀𝗰𝗲𝗻𝗰𝗲, 𝘂𝗻𝗲 𝗮𝗳𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿 ? Derrière l'idée d'une dégradation inéluctable de la valeur des actifs se loge la croyance d'un état idéal de l'ouvrage qui serait nécessairement au plus proche de la conception, et ne pourrait que s’en éloigner au fil du temps jusqu’à la prochaine restructuration.

- 𝗥𝗲́𝗴𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝗲𝗿 𝗹’𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 ? : "𝘭𝘢 𝘮𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦𝘯𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘢𝘧𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘥'𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘦𝘳𝘮𝘢𝘯𝘦𝘯𝘵𝘦 : 𝘴𝘪 𝘰𝘯 𝘯𝘦 𝘴𝘰𝘳𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘯𝘰𝘳𝘮𝘦, 𝘰𝘯 𝘳𝘪𝘴𝘲𝘶𝘦 𝘥𝘦 𝘳𝘢𝘵𝘦𝘳 𝘥𝘦𝘴 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦𝘴". Dans l'univers très normatif de la construction, quelle place pour légiférer et normer en matière de maintenance ?

A suivre !